Y a-t-il une relation entre les émissions de gaz carbonique (CO2) et l'augmentation des températures à la surface de la Planète ?
Voici quelques données susceptibles d'aider votre réflexion sur ce sujet pour le moins controversé.
Voici d'abord deux graphiques qui présentent les niveaux de dioxide de carbone (CO2) dans l'atmosphère.
Le premier graphique représente les enregistrements de la concentration du CO2 dans l'atmosphère, en parties par millions, de 1958 à 1995, à l'Observatoire de Mauna Loa à Hawaï. Les oscillations notées sont des cycles saisonniers été-hiver reliés au couple photosynthèse-respiration dont le niveau d'activité est variable selon la saison: la photosynthèse est particulièrement active durant l'été, la respiration plus importante durant l'hiver. On note une augmentation globale progressive du CO2 depuis 1958. (Selon Halpert et Ropelewski, 1993; NOAA/CMDL Carbon Dioxide Measurements, 1997; cités dans Mackenzie, F.T., Our changing planet, Prentice Hall, 1998).
Le second graphique recule un peu plus loin dans le temps. Il montre la courbe de croissance depuis 1740. Cette courbe représente les mesures effectuées sur des carottes glaciaires auxquelles on a ajouté les mesures de l'Observatoire de Mauna Loa pour la période 1958-1995. On notera une accélération importante de l'augmentation de la concentration en CO2 depuis 1958. (Selon Siegenthaler et Oeschger. 1987; Boden et al., 1991; Halpert et Ropelewski, 1993; NOAA/CMDL Carbon Dioxide Measurements, 1997; cités dans Mackenzie, F.T., Our changing planet, Prentice Hall, 1998).
Les deux graphiques qui suivent présentent une évaluation des émissions de CO2 dans l'atmosphère résultant de la combustion des pétroles et charbons dans diverses régions.
Le premier présente une évaluation des émissions de CO2 dans l'atmosphère résultant de la combustion des pétroles et charbons pour la période 1980-1992. A noter qu'on ne compare pas ici des régions de superficie et de population égales. (Selon Carbon Dioxide Information Analysis Center, Oak Ridge, Communications, Automne 1995; cité dans Kump, L.R., Kasting, J.F. et Crane, R.G., The Earth System, Prentice Hall, 1999).
Le second graphique présente les émissions de CO2 dans l'atmosphère, cumulées en date de 1992, résultant de la combustions des pétroles et charbons et de la fabrication des ciments pour 24 pays; l'union européenne représente 12 pays. (Selon le World Resources Institute, 1996; cité dans Kump, L.R., Kasting, J.F. et Crane, R.G., The Earth System, Prentice Hall, 1999).
Voici une autre série de graphiques qui cette fois présentent les fluctuations des températures moyennes à la surface de la Planète au cours des temps passés et permettent de mettre ces fluctuations en perspective historique.
Le premier montre les fluctuations des températures pour la période 1856-1995. Les barres grises indiquent les écarts de températures moyennes annuelles par rapport à la moyenne des températures de la période 1961-1990 (ligne 0). La courbe rouge représente les valeurs moyennes annuelles filtrées. (Selon l'International Institute for Environment and Development et l'Université d'East Anglia, UK; cité dans Allen, P.A., Earth Surface Processes, Blackwell Science, 1997).
Les deux graphiques suivants présentent d'abord les fluctuations durant le dernier
millénaire, puis durant les derniers 18 milliers d'années. A noter qu'entre
le milieu du XVème siècle et le milieu du XIXème siècle, on a connu une période
oł les conditions climatiques, à la grandeur du globe, furent sensiblement plus
froides qu'aujourd'hui, de l'ordre de 1 °C. Les climatologues ont appelé
cette période le Petit Âge glaciaire. Les écrits de la Renaissance font
état par contre d'une période relativement chaude durant le Moyen-Âge.
Depuis 10,000 ans, nous sommes dans une période interglaciaire,
alors qu'entre 10,000 et 18,000 ans, nous étions en pleine période glaciaire,
ce qui se reflète nettement sur la courbe des températures.
(Selon Houghton et al., 1990, 1996 et UCAR/OIES, 1991; cité dans Kump, L.R., Kasting, J.F. et
Crane, R.G., The Earth System, Prentice Hall, 1999).
Finalement, ce dernier graphique présente une perspective à beaucoup plus long terme. On y voit que la Planète a connu une période relativement chaude entre -150 et -30 millions d'années et que depuis une trentaine de millions d'années, il y a un abaissement progressif des températures. (Selon UCAR/OIES, 1991; cité dans Kump, L.R., Kasting, J.F. et Crane, R.G., The Earth System, Prentice Hall, 1999).