Les céphalopodes constituent la classe la plus complexe de l'embranchement (phylum) des mollusques. Sauf le groupe des calmars, seiches et pieuvres, ils possèdent une conque droite ou enroulée, partiellement cloisonnée en chambres liées par un siphoncule et permettant le contrôle de la flottabilité. Ils ont une tête bien définie, avec des organes senseurs élaborés. Ils se déplacent par propulsion d'un jet d'eau à partir de la cavité du manteau. Un bon exemple de céphalopode enroulé est le Nautilus moderne.
Le Nautilus appartient à la sous-classe des nautiloïdes à laquelle il a donné son nom. Il est un des rares survivants des céphalopodes enroulés. Ces derniers ont été particulièrement abondants du Dévonien à la fin du Crétacé, alors qu'ils ont presque tous été emportés par la grande extinction du Crétacé-Tertiaire. Le Nautilus se caractérise par la présence de cloisons simples (A sur la photo) et d'un siphoncule (B sur la photo) servant à la distribution de l'air dans les chambres pour contrôler la flottabilité de la conque. Le corps de l'animal se trouvait dans la chambre ouverte sur l'extérieur (C). L'animal se déplaçait entre deux eaux en se propulsant par un jet d'eau, dans la position présentée ici. Collection Musée René-Bureau, Université Laval.
Les nautiloïdes "primitifs" avaient des conques droites avec, comme chez le Nautilus, des cloisons très simples, comme sur la photo ci-dessous illustrant un nautiloïde droit, région de l'Anse-aux-Gascons, Silurien de Gaspésie.
Ci-dessous, une goniatite, soit un céphalopode enroulé à cloisons plus complexe que le Nautilus, appartenant à la sous-classe des ammonoïdes, toutes disparues à la fin du Crétacé. Elle n'est pas comme on pourrait le croire à première vue l'ancêtre du Nautilus; ce dernier appartient à une autre lignée à cloisons plus simples, les nautiloïdes qui eux sont passés à travers l'extinction de la fin du Crétacé comme en témoigne le Nautilus. Spécimen dont la conque a été enlevée pour exposer la structure interne; les chambres sont remplies par du matériel sédimentaire et des cristaux de calcite. (Ces spécimens sont vendus sous le nom d'ammonites, alors qu'ils sont en fait des goniatites). Dévonien de la région d'Erfoud, sud du Maroc. Collection P. Dansereau.
Si vous voyagez dans le sud du Maroc, en particulier dans la région d'Erfoud, vous aurez probablement l'occasion de voir de spectaculaires spécimens comme illustrés ci-dessous. Ces plaques sont offertes à la vente comme représentant un assemblage de goniatites et de nautiloïdes droits représentant les restes d'organismes déposés sur le fond marin et se retrouvant aujourd'hui sur un même lit sédimentaire. S'il est vrai que ces fossiles sont les restes d'organismes ayant vécu au même temps, il s'agit ici d'un habile montage auquel s'adonnent les artisans d'Erfoud, les fossiles étant cependant de vrais fossiles, ... ce qui n'enlève rien au spectalulaire de la pièce. Largeur de la pièce, environ 1 mètre. Dévonien de la région d'Erfoud, Sahara marocain.
Ci-dessous, un autre de ces habiles montages.
La pièce ci-dessous n'est pas un montage, mais véritablement un assemblage de nautiloïdes droits (orthocères) tous orientés approximativement dans le même sens. L'artisan s'est contenté de prolonger quelque peu le fossile original (voir l'orthocère central en diagonal dont le tiers droit ne fait pas partie du fossile, mais n'est qu'une sculpture). L'erreur principale ici est d'avoir façonné les deux extrémités des orthocères en pointes, alors que ces derniers sont des cônes, donc une extrémité en pointe et l'autre s'évasant. Largeur de la pièce environ 1 mètre. Dévonien de la région d'Erfoud, Sahara marocain.
Les artisans d'Erfoud fabriquent divers objets avec le calcaire dévonien à orthocères et goniatites de leur région, comme les assiettes ci-dessous. Collection P.-A. Bourque.