L’Hekla est un système volcanique faisant 60 km par 20 m dont fait partie un important stratovolcan islandais du même nom. Le volcan Hekla (figure 8) est situé sur une fissure active de ce système volcanique. Ce volcan, en forme de ride, fait environ 5 km de long et jusqu’à 1491 m de haut. De plus, ce volcan, très actif, a produit depuis la colonisation de l’Islande 8 km3 de lave et 7 km3 de téphra et est entré en éruption environ 50 fois depuis les derniers 10 000 ans. D’ailleurs, certaines de ses éruptions eurent un impact très important en Islande, couvrant jusqu’aux deux tiers de l’île, causant des inondations en bloquant le cours de rivière et empoisonnant même le bétail par des émanations riches en fluorines. D’ailleurs, à titre d’exemple, l’éruption de 1991 recouvrit de lave 23 km2 des terres et, dès les premières 10 minutes, créa un nuage de poussière haut de 11,5 km.
D’autre part, quant aux types d’éruptions de l’Hekla, elles sont soit de caractère plinien soit mixte avec éjections de téphra et de lave. La composition de leurs éjections est assez unique en Islande puisqu’elle est plutôt calco-alcaline, ce qui est plus caractéristique des zones de subduction telles les Andes. De plus, leur teneur en SiO2 indique le passage d’un magma plus évolué de type rhyolitque en début d’éruption à un magma correspondant graduellement plus à un basalte andésitique (icelandite). En fait, la différentiation du magma dans la chambre magmatique (à 8 km de profondeur) est étroitement liée au temps de repos entre les éruptions. Plus le temps de latence est grand, plus le magma tend vers le pôle rhyolitique avec des teneurs en silice élevées. Ces teneurs plus élevées en silice engendrent une viscosité accrue du magma qui se répercute par des éruptions plus violentes, car moins effusive. Des processus complexes de fusion partielle de la croute, de cristallisation fractionnée et de diffusion expliqueraient ces compositions magmatiques.